… c’est l’essence de l’archéologie et de l’anthropologie historique, et de Paestum en particulier. En découvrant l’architecture, l’art, les rites et la culture de la Grèce antique – un monde si éloigné de notre façon de vivre et de penser – nous pouvons nous rendre compte de la variété de la vie humaine à travers l’histoire.
Lorsque, au XVIIIe siècle, les premiers voyageurs visitèrent le site de Paestum, ils ne savaient que penser des temples doriques, de leur style sévère et archaïque. Mais c’est précisément l’altérité de ces bâtiments et de la communauté qui les a construits qui est à la base de la fascination qu’exerce depuis lors le site de la Magna Grecia.
L’étonnement éprouvé par les voyageurs du XVIIIe siècle devant les témoignages du monde classique était destiné à se répéter jusqu’à nos jours : la frise sculptée du premier temple d’Héra sur la rivière Sele, le Tombeau du Plongeur, les vases en bronze de l’Héroon… les œuvres aujourd’hui exposées au musée qui questionnent et irritent l’observateur, parlant d’un monde révolu, « totalement étranger » à notre regard, comme l’écrivait Johann Wolfgang Goethe. Un monde cependant qui réserve aussi un message tourné vers l’avenir : la variété des formes de vie, d’art, de politique, de pensée, d’amour que l’on retrouve dans l’histoire, démontre : un autre monde est possible.